17 mars 2006

Un tabouret dans un carton. Cette idée me trotte dans la tête depuis quelques jours... depuis que par réflexe, et pour faire de la place pour l'arrivée d'amis, j'ai mis mon tabouret jaune, tam tam, des années 70, dans un carton, juste à sa taille. Il n'en a pas bougé depuis. Il est posé en équilibre sur un tabouret de bar qui traine dans un coin de ma chambre. Il me narguerai presque... je vois juste une ligne jaune, le "couvercle", dépasser du carton... histoire de rappeller qu'il est là. Ce couvercle... quand on s'assoit sur ce tabouret, ça fait plonk, comme les petits pots pour bébé, ou les pots de confiture, la bosse change de coté. Il se faisait déjà remarquer hors du carton... et maintenant il fait son intéressant en dépassant sa tête d'un demi centimètre... pfeu.

J'ai imaginé ne pas ressortir ce tabouret. Le laisser dans ce carton. On peut toujours s'assoir dessus. Et ce simple tabouret pourrait devenir quelque chose de différent. Chaque personne qui s'assoit dessus laisse un petit quelque chose dans le carton, mais c'est pas une poubelle hein! Le carton, au fur et à mesure des semaines et des amis qui passent, se remplit. Cet étrange assemblage devient le témoin des passages, des rencontres, des amis, des moins amis, des gens.

Le jour où ce tabouret est plein, ben, ça sera la goutte d'eau qui fait vivre la vase. Les petites choses repartiront où elles veulent. Ca me regarde pas finalement... je veux les retenir captives, mais elles aussi doivent tracer leur route. Pourquoi vouloir garder les choses?

Bon, je laisse ce tabouret dans ce carton, mais vide. Le carton se remplira de mes souvenirs, de nos souvenirs, de nos passages. Mieux que du polystyrène.

Une autre chose me trottait dans la tête depuis des petits jours: "un reflet de l'âme dans un miroir de peau". Je le met là. Pense Bête.