04 mai 2007

on a vu de la lumière, on a poussé la porte (un peu fort) on est rentrés...

04 mars 2007

deux mois de silence... pourtant tant de paroles echangées depuis, tant de mouvement, tant de changement, tant de rencontres.

irracontable. mais j'essaie quand même

un camp, un feu, des tentes, un parvis d'église, un combat, une motivation, un groupe, une remise en question, puis une autre, puis une autre. Et pourtant nous sommes encore là. Je suis encore là.
Je serai encore là.

comprenne qui pourra.

27 décembre 2006







20 novembre 2006



mes idées bullent
mes paroles claquent
mes envies crépitent et s'épa(r)pillent
mon esprit, ma tête nuageuse,
nébuleuses qui pétillent
bulles qui éclatent.



ce soir j'ai refait le monde.
à grands coups de discussions.
des mots à foison, qui débordent de mes doigts.
de gitans, d'Histoire, de sang, de perception de l'Histoire, de prisme sociétaire, de sida, de probabilités, de publicité, d'associations, de révolution, de mentalité, de musique, de limites, de médecine, de statistiques, de bouffe, de la loi du silence guantanamesque, de bibliothèque, de froumis, de sacs, de terre, de sacs de verre, de jukebox.

de nous.

de ce joyeux bordel.

j'aime les soirs comme ce soir. même si j'ai mal aux doigts et que mon clavier fume...

15 novembre 2006

roahlalala, à m'relire... c'que j'peux être négative parfois!

pff.
gmblblbl.
humpfr.
sgnirfl.
hum.

c'que j'peux être... euh... cartoonesque?

10 novembre 2006


je pense pouvoir dire que je suis perdue.
mais je ne pense plus, je végète.

je crois être une battante
mais je ne crois plus, j'ère.

je suis sur la route
mais je ne suis plus, j'ombre.

je vis entourée de gens heureux
mais je ne vis plus simplement, je questionne.

je donne de mon âme pour avancer
mais je ne donne plus, je prend mon temps.

je veux donner ce que je n'ai pas,
mais je ne veux pas, je dois.

je vais bien,
mais je me pose trop de questions.

je suis capable d'avancer,
mais je veux être incapable.

je rêve de mon avenir,
mais je suis ancrée dans la réalité.

je vois ce vers quoi je veux aller,
mais je m'aveugle.

je marche dans les rues de ma vie ,
mais je perds mon but.

je suis heureuse,
et y'a pas de mais. juste un chemin à tracer.

28 octobre 2006


Entendu hier dans la foule parisienne:
" Dylan marche à côté de moi, je voudrais pas te perdre. T'as ton portable de toute façon?"

Je me retourne, le gamin derrière moi, 8 ans.

Ravie de ce monde moderne.

08 octobre 2006

Je pars de chez moi pour retourner chez moi.
Je déménage, je réeménage, je sais plus. Je suis partie, je suis revenue, je repars, pour où?

Comme si ma maison était coincée dans des cartons. Mon chez moi c'est partout maintenant?

Je quitte cette région encore une fois, que je voulais tant quitter. Je rejoins une nouvelle fois cette ville que je voulais tant retrouver. Ma joie est à la fois douce, et amère.

Pourquoi est-ce que je veux rester maintenant que plus rien de me retiens ici? Tout est à construire là bas. Moi qui aime tant l'aventure, l'inconnu... Pourquoi pas cette fois ci? Parce que je connais déjà ce qui m'attend? Mais pourtant je veux vraiment m'y jeter corps et âme!

Peut être parce que je ne veux pas quitter ce que j'ai vécu ici, et pourtant, je ne veux pas rester. Riez, c'est le moment où on se dit que les nanas c'est compliqué. Compliquée ou pas, d'habitude je m'y retrouve un minimum dans mon bordel cérébral. Là, c'est peut être parce que tout est trop bien rangé dans des boites que c'est encore plus le bordel ailleurs? Je compense comme je peux...

Je veux partir. Je veux rester. Je veux sauter dans le connu inconnu. Je ne veux pas perdre ces si belles choses et personnes rencontrées.

Pour l'avoir vécu une fois, je ne veux pas revivre ça. La distance, les 'bien sur qu'on viendra!', les 'ca change rien, ca sera toujours comme avant'. Difficile. Une fois suffit. Pas deux. Et pourtant cette fois ci ça va être pire. Je le sais. Je vais disparaître de cette ville tentaculaire, ventouse. Je vais disparaître de ces sous terrains, de ces lieux, de ces souvenirs.

J'ai peur. Non pas peur de ce qui m'attend là bas. Mais d'ici. De la suite. De l'ordre des choses.

J'ose dire à bientôt. J'espère.



En plus il fait froid.

03 octobre 2006

"à quelle distance de toi doivent exploser les bombes pour te faire dire qu'une guerre est la tienne?"

Gipi - Notes pour une histoire de guerre

29 septembre 2006



"Drapé dans ton habit de suffisance
Tu avais un peu chaud me semble-t-il
Mieux qu'un soda, qu'une révérence
J'ai un truc sensass' pour les
Problèmes de chevilles

Une bonne paire de claques
Rien de tel pour faire circuler le sang
C'est du miel en plaque
C'est revigorant comme l'onde claire.

Aussi vrai qu'on ne compte pas quand on aime
Je me propose de te l'administrer moi-même
Les gens ne se rendent plus service
Au diable la mesquinerie et l'avarice

Une bonne paire de claques
Rien de tel pour faire circuler le sang
C'est du zen en snack
C'est vivifiant

Une bonne paire de claques
Rien de tel pour te remettre dedans
C'est du cool en vrac
C'est revigorant comme l'onde claire.

Grand prince, je laisse à d'autres le privilège
L'ami, de te la bien foutre ta danse
L'entends-tu qui se presse le cortège
De ceux et celles qui s'y colleraient volontiers je pense "

Tété - Une bonne paire de claques

Vous pouvez l'entendre

18 septembre 2006

"Quand les rues se vident le soir
Moi j'reste là sur mon bout de trottoir
A regarder l'bleu qui devient noir
Le bleu, qui devient noir"

Mano

et j'imagine avec espoir
les autres descendrent de leur tour d'ivoire
avant qu'ici ça devienne un mouroir
qu'ils daignent aller au parloir
pour faire avancer l'histoire.

trop tard

09 septembre 2006

Le meilleur est-il ainsi seulement parce qu'il a commencé par le pire?

17 août 2006







... et un raton laveur

14 août 2006

"Le problème de l'art, et donc de l'artiste, c'est qu'il tire sa légitimité d'un regard. Parce qu'il n'existe que dans l'oeil de celui qui le considère, ce que l'on appelle "l'art" constitue un thermomètre parfait de l'état de la société, de ce qu'elle sait, de ce qu'elle désire, et, donc, de ce qu'elle peut recevoir. (...)
Il faudrait commencer par s'entendre sur ce qu'est un artiste, tant il est vrai qu'aujourd'hui il n'y a plus guère que ma concierge qui ne revendique pas ce statut. Mais la concierge n'est-elle pas déjà une espèce en voie de disparition? (...)"
Charlie, 9 Aout 2006.

08 août 2006


"Il ne faut pas laisser les intellectuels jouer avec des allumettes
Parce que Messieurs quand on le laisse seul
Le monde mental Messssieurs
N'est pas du tout brillant
Et sitôt qu'il est seul
Travaille arbitrairement
S'érigeant pour soi-même
Et soi-disant généreusement en l'honneur des travailleurs du bâtiment
Un auto-monument
Répétons-le Messsssieurs
Quand on le laisse seul
Le monde mental
Ment
Monumentalement."

Jacques Prévert

substance volatile
corde sensible
tressée de silence

naissance
de gênes
insensées
de gens
insensibles

31 juillet 2006

« Revendiquer le droit des citoyens à désobéir à des lois injustes et le devoir de désobéir à des lois dangereuses, c’est la véritable essence de la démocratie, qui accepte que le gouvernement et ses lois ne sont pas sacrés mais qu’ils ne sont que des instruments, au service de certaines fins : la vie, la liberté, le bonheur. »

Howard Zinn, Désobéissance et démocratie, 1968

23 juin 2006

18 juin 2006

11 juin 2006

douce chaleur qui roule sous ma peau
courant d'air qui coule dans mon dos
m'effleure du bout de lèvres

un rire sucré
rayonnant
des dents comme des soleils

un instant déjà fini.
un sourire dans le rétro.

une route qui file, une vie qui la suit.

05 juin 2006

13 mai 2006



entre parenthèse
parent thèse
thèse apparente
patente pas tentée

une raison résonne en moi
ça raisonne. y'a de l'écho.
je m'entends penser.

saisissant ce vide ici, cette tranquilité.
personne ne remue les vagues de mon passage.
une onde de choc, un mouvement de foule
pourquoi toujours commencer par le début.
cet infime instant de frustration intense.
une honte puérile, soudaine, très brève.
déjà partie, en même temps que cette rame de métro que tu viens de louper.

Ses portes se sont fermées sur tes pieds.
Ce mètre en trop, trop court, cette sonnerie stridente.

Pour les pressés, les portes du métro se referment toujours une seconde trop tôt, ou trop tard.

06 mai 2006


pas de reflet
que de l'écho.

pas d'espoir
que de l'attente.

Mais pour avoir une ombre, il y a bien une lumière quelque part.

03 mai 2006

bravo bravo bravo
bravo bravo bravo
bravo bravo bravo

vive les sourires!

02 mai 2006

Si vous voulez vraiment rêver, réveillez-vous...

j'ai trouvé ça joli ce matin, dans mon métro, au milieu de toutes ces têtes de gens.

20 avril 2006

Ca danse.
Comme des tout petits vieux dansant un slow... sur cette musique, la chanson de Bobby Vinton, Blue Velvet.

Tous petits, dans la foule. Mais tous seuls. toum doudoum.

13 avril 2006

Dans la chambre de mon enfance
qui est aujourd'hui la chambre de mon errance façe à cet écran,
il y a une frise.

Une petite frise colorée, une petite locomotive avec des petits wagons multicolores, qui court sur mes petits murs.
Pendant des années, ils ont été au bout de mes pieds, au début de mes rêves.

Puis, je ne les ai plus vu. Oubliés par habitude. On ne les voit plus, mais si ils n'étaient plus là, je le verrais.
Etrangé phénomène d'une mémoire en veille.

Depuis que je suis revenue à Paris, je revois cette frise, et surtout, elle me rappelle que je prends le train tous les jours. Matin, RER, métro, deuxième métro, et le soir rebelote. Pendant que je suis trainée sur des rails tracés, que je marche au pas des gens pressés, que je deviens une "pressée des transports" , eh bien je divague, je m'enrobe de nuages.

Dans la monotonie de cette heure, j'ai quelques surprises.
J'ai tous les soirs une même pensée. A Voltaire, j'attends mon métro. Rarement longtemps. Puis un serpent aux yeux flamboyants apparait au fond de sa tannière, et avance vers nous, victimes prises au piège dans le boyau de la station. On ne voit que ses yeux, puis son vrombissement grave resonne sur la faïence éclatante de la station. Tout rentre en résonnance, un silence plat m'envahit malgré le fracas arrivant. J'y goute avec délice.

Puis, on s'embarque volontairement dans cette chose mouvante. Là, je me place debout, tout au bout du wagon, contre la porte qui sépare les deux rames. Depuis là, je vois par les petites vitres les autres rames, les autres gens, qui bougent au rythme des tournants et secousses du serpent géant.

Un serpent dans une fourmillière.
Cohabitation urbaine.

12 avril 2006


"Et puis l'on force la chose
dans de vagues proses
une effluve de rouge rose
a flambé
au coin du bois j'ai trouvé ce matin
une autre vie qui me tendait les mains
comme on n'était pas grand-chose
les papillons se posent
et la mer a repris
les fossiles de nos folies"

03 avril 2006

01 avril 2006

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horizontal

31 mars 2006

ma dernière soirée ici.
mon bar, mes colocs. que nous.
le monde ne tourne pas au rythme de ma vie.

mon dernier verre, offert par le plus gentil des gentils.
mon dernier trajet de retour, que mes pieds connaissent par coeur.
notre même silence, nos pas pour seule musique.

nos silences qui hurlent en moi.

une couscoussière.
une casserolle haute et ventrue.
posée dans ma cuisine.
dans son reflet diforme, j'apperçois ma cuisine, immense et illuminée dans ce métal,
et moi, seule, au fond. dans l'ombre, toute petite.
assise, recroquevillée sur ma chaise.
mon reflet et ma vie deformée par le regard froid du métal.
ma dernière nuit ici.

pas de joie, pas de peine.
de l'inconnu.

du silence.

23 mars 2006


tous ces cartons que je ferme sont autant de portes que j'ouvre.

21 mars 2006

2 Mars 1997:
Il faut laisser passer la beauté et
préserver ce qui est précieux.
c'est l'histoire d'un homme au coeur de bois
la mer est calme sur l'écran de la caméra
comme une ampoule grillée dans un seau d'eau


Je ne sais pas où je vais.
Mais je sais pourquoi j'y vais.

Phrase banale et usée.
Mais ce soir, je ne suis ni l'un ni l'autre.

Je suis juste à deux doigts de l'inconnu.
Et je suis heureuse de mes choix.

Des délicieux chatouillis dans les talons.
Je prends mon élan.

19 mars 2006


Un monde entre moi et les autres
Très présomptueux de dire ça.
Mais quand je réalise que je m'interroge sur le pourquoi de la forme d'une lettre...
Mais pourquoi un pourquoi justement
Parce que.

Cause Conséquence.
Question Réponse.
CQFD. Ce qu'il FALLAIT démontrer.

Combien de choses "logiques", induites, forcées.

Pourquoi ne doit-on pas saluer les gens inconnus dans la rue. Parce qu'il te prenne pour un fou.
Question. Réponse. Mais oui, c'est bien sur! Suis-je bête! Evidemment qu'on me prendrait pour une folle, si je ne me limitais pas comme je le fais.

Le pire, c'est que cette restriction est instinctive. Depuis toujours, on nous apprend à être "civilisés". Qu'y gagne t-on? J'allais écrire "Qui" gagne...
Qui y gagne? Notre "société"? Notre soi disant "civilitude", un mélange de civisme et de servitude. Stupide jeux de mots...

Serions nous des bêtes enfermés dans des êtres civilisés.
Pourquoi ne sommes nous pas des bêtes tout court? Parce que nous sommes doués d'intelligence, de parole, de cerveau. On met notre humanité en cage.

Quand on voit où ça nous mène.
Je préfererai être une bête ce soir, une bête profondément humaine, remplie d'humanité au premier sens du terme. Ne pas penser. Donner, recevoir. Partager

D'ailleurs, je me remet à penser, malgré moi, je veux mettre ce que j'écris dans un cadre. Que de grands mots! Que de tentatives de belles phrases! Et là, je constate que mon discours est celui d'une gamine soit disant revoltée, que je pensais ne plus être. Je pensais avoir "grandit". Non. Qu'importe. On ne grandit pas. On reste les mêmes au fond. Je me la joue victime, revoltée, mais rien ne changera, demain, je me réveillerai comme tous les autres jours, et je trouverai mes paroles futiles et immatures. Une fois de plus, je rationaliserai, j'expliquerai, je chercherai des causes, des conséquences, un circuit bien huilé, bien réconfortant.

Ca baigne dans l'huile. On est tellement bien qu'on veut plus sortir du bain. Mais quand on reste trop longtemps dans un bain, l'eau refroidit, et nos mains fletrissent. On vieillit plus vite que ce qu'on aurait cru.

On ne grandit plus, en bonté d'âme, en reflexion. Non.

On ne grandit plus. On vieillit.

17 mars 2006

Un tabouret dans un carton. Cette idée me trotte dans la tête depuis quelques jours... depuis que par réflexe, et pour faire de la place pour l'arrivée d'amis, j'ai mis mon tabouret jaune, tam tam, des années 70, dans un carton, juste à sa taille. Il n'en a pas bougé depuis. Il est posé en équilibre sur un tabouret de bar qui traine dans un coin de ma chambre. Il me narguerai presque... je vois juste une ligne jaune, le "couvercle", dépasser du carton... histoire de rappeller qu'il est là. Ce couvercle... quand on s'assoit sur ce tabouret, ça fait plonk, comme les petits pots pour bébé, ou les pots de confiture, la bosse change de coté. Il se faisait déjà remarquer hors du carton... et maintenant il fait son intéressant en dépassant sa tête d'un demi centimètre... pfeu.

J'ai imaginé ne pas ressortir ce tabouret. Le laisser dans ce carton. On peut toujours s'assoir dessus. Et ce simple tabouret pourrait devenir quelque chose de différent. Chaque personne qui s'assoit dessus laisse un petit quelque chose dans le carton, mais c'est pas une poubelle hein! Le carton, au fur et à mesure des semaines et des amis qui passent, se remplit. Cet étrange assemblage devient le témoin des passages, des rencontres, des amis, des moins amis, des gens.

Le jour où ce tabouret est plein, ben, ça sera la goutte d'eau qui fait vivre la vase. Les petites choses repartiront où elles veulent. Ca me regarde pas finalement... je veux les retenir captives, mais elles aussi doivent tracer leur route. Pourquoi vouloir garder les choses?

Bon, je laisse ce tabouret dans ce carton, mais vide. Le carton se remplira de mes souvenirs, de nos souvenirs, de nos passages. Mieux que du polystyrène.

Une autre chose me trottait dans la tête depuis des petits jours: "un reflet de l'âme dans un miroir de peau". Je le met là. Pense Bête.
J'ouvre un oeil, je reste immobile.
Ma chambre est dans la pénombre du jour. Je sens le soleil passer à travers mon rideau suspendu par quelques clous, faisant juste sentir sa présence dans la pièce.

Mon oreiller est réconfortant, ma couette est un cocon. Les bruits de l'appartement s'éveillent à un nouveau jour depuis déjà quelques heures. J'entends des échos de musique, de voix.

Le soleil avance doucement au fil des minutes vers mon lit, comme si il n'osait pas avancer son bras trop rapidement vers mon épaule. Sauf que je vois son manège, je ris l'oeil à demi ouvert, mais je reste immobile, je pense avec envie à ce soleil. Je le laisse s'approcher, j'en ai des frissons. J'ai l'impression de voir un amant maladroit au petit matin, ou plutôt grand midi. Après s'être ignorés quelques heures de sommeil, voir un sourire neuf au réveil, un regard calme et beau.

Cette première minute de la journée est belle. Je veux la faire durer, durer, et en restant immobile, j'essaie de lutter contre le temps, comme s'il allait nous oublier quelques instants.
Le soleil et moi.

15 mars 2006



un tabouret dans un carton
une chaussette USA par terre
un chat sur une étagère
un hammac accroché à l'escalier
une lampe halogène fleurie
un ballon cloué au mur
une libellule sur le mur
des matelas contre les portes
une ficelle tendue vers nulle part
une télé dans un placard
un verre vide sur l'ordinateur
des fils scotchés par terre
un dédale de cables
des tapis empillés
un matelas posé sur un canapé
des ballons crevés dans une cage à oiseau
une statue sans tête
une guirlande électrique
des cubes les uns sur les autres
des cagettes dans un coin sombre
une planche à roulette comme fauteuil
un aspirateur essouflé
une planche à repasser dans la cuisine
une porte posée par terre
un arbre accroché au mur
un balcon sans rebord
un fauteuil dans une cachette
une fusée dans la chambre
une couverture sur la fenêtre
un pouf rose en polystirene
un autocollant par terre
un mur multicolore
des bougies dans un arbre
un zèbre à la fenêtre

un appart devant mes yeux
un monde dans ma tête
un tabouret dans un carton

13 mars 2006


J'aime, quand je suis dans mon bain, et que je mets ma tete dans l'eau, sentir toutes ces petites bulles d'air remonter à la surface pour échapper à mes cheveux. Dans leur folle échapée, leur courte fuite, elles me courent sur le crâne, et me chatouillent la tête. Comme si elles étaient des milliers d'idées, de pensées, qui partent et s'éparpillent dans l'air. Ca ne dure qu'un instant. Ensuite les cheveux deviennent une masse lourde, compacte, vidée de tout espace.

Je vois mes idées flotter et chuchoter au dessus de moi. Je ne bouge pas. J'essaie d'être complétement immobile, que l'eau ne soit plus qu'une toile tendue entre mes bulles d'idées et moi. Je regarde leur jeu, je ferme les yeux, je les vois encore danser. Je coule sous l'eau. J'ouvre les yeux. Je ne vois que du flou, mais les bulles invisibles sont encore là, ombres dansantes à quelques centimètres.

Je reste, indéfiniment, au fond de cette baignoire, je vois tout ce mouvement, si proche et si lointain. Je ne suis plus rien à cet instant. Juste des chatouilles sur le crâne.

De si petites choses.

Une si petite chose.

12 mars 2006


une grande bouffée de bonheur
une grande brassée d'espoir
un grand élan d'envie
un grand bon vers l'avenir
un grand pas vers l'autre
un grand saut vers l'inconnu
tout ça dans un petit rectangle.

ça tient à peu de choses. pas besoin de grands discours, pas besoin de fratras, de pacotilles, d'inutiles, une image suffit pour suggérer tout ça. D'ailleurs j'aurais mieux fait de me taire.

09 mars 2006


apothéose
un pot de thé rose
apôtre et Oz
apporte et ose
aorte et pause
un pote et ose!


Il y a une trace, dans ma chambre.
Sur le sol, une sorte de cercle, assez petit.
Je ne sais pas ce qui a fait cette trace.
Sans doute ne le saurais-je jamais.


J'ai offert un oeuf Kinder fermé, scellé.
Je lui ai dit de ne jamais l'ouvrir.
J'avais mis des choses dedans et il ne sait pas quoi.
Sans doute ne le saura-t-il jamais.

Il y a cette photo de phrase, sur le sol.
Je ne sais pas où elle a été prise.
Je ne sais pas qui a écrit ceci.
Sans doute ne le saurais-je jamais.

Si j'avais vu le jour où un objet a laissé une trace dans ma chambre
Si il un jour il ouvrait cet oeuf et savait ce qu'il y avait dedans
Si j'avais été là quand ce pochoir avait été fait
Où serait la magie? l'inconnu?

Je n'aurais sans doute jamais écrit ceci,
Je ne me serais même pas posé de question.
C'est bien de ne pas savoir, et d'inventer.
On imagine les choses les plus folles pour des traces anodines.

Et si ce cercle avait été fait par un équilibriste qui vivait là avant, et qui s'entrainait à tenir sur un micro tube? si un soir de grand soif, l'ancien locataire avait essayé de clouer une bouteille dans le sol?

Quand on secoue cet oeuf, ça fait un petit cliquetis. Est-ce le bruit de petits osselets? Sont-ce des miettes de pain? des petites billes? Un mélange de tout ça? Le tout ferait-il un petit être extraterrestre? Si on montait toutes ces pièces ensemble, vivrait-il?

Une nuit, un homme, vingt cinq ans, sort de chez lui avec un grand sac. Il est habillé de sombre, marche tranquillement. Il repère un espace, et, soudainement s'active avec des gestes vifs, il sort un carton perforé, une bombe, la secoue, pose le carton au sol, et en une seconde, une trace de plus, un mot de plus, un message parmi d'autres.

Nos espaces d'expression naissent dans nos têtes.
Les miens sont infinis. Chaque jour, des milliards de questions se bousculent dans ma tête. Je ne leur cherche pas un sens. A quoi bon? Si elles sont là, c'est qu'elles sont justifiées.
Notre expression est infinie. Je pourrais parler des heures de rien. Comme maintenant.

Nous gargariser avec du vide, du non sens, du décousu, du rien.

05 mars 2006



Prenez du pain, si vous n'en avez pas ou plus, prenez une biscotte, sinon, demerdez vous.

Sortez la plaquette de peur, tartinez bien, une, voire plusieurs tartines.

Prenez le peau de confiance, pour rajouter du gout et de la saveur, et mettez en sur vos tartines.

Mangez.
La tartine n'aura jamais le même goût. A vous de trouver la bonne dose, le bon équilibre.

Après avoir mangé plein de tartines de stress, j'ai mis moins de peur sur les dernières, et plus de confiance. Je mange désormais de belles tartines, au goût amer mais savoureux.

04 mars 2006


prenez un grand verre de feuilles blanches
versez y des mots doux, des mots à mots, d'émotion
des mots bruts, ou demi secs,
liez le tout avec un trait d'esprit
et vous avez les paroles d'un frère

je suis fade et sans relief me dit la feuille
je suis séche et rapeuse me dit la plume
mais ensemble nous faisons le plus doux des paysages




forcément, si j'avais dit clavier et écran ça aurait un peu cassé le truc


De toute façon elle tombe toujours mauvais coté.
Sauf! sauf, quand, comme chez moi, on a des tables à hauteur variable, et pas de pain, ou plutôt qu'il est mangé trop vite pour avoir le temps de tomber.

Je vais me faire MA tartine. Elle tombera pas. Jamais. Je vais mettre plein de trucs dessus, indigestes mis tous ensemble, en équilibre précaire, mais elle tombera pas. Elle tombe pas. Je l'ai pourtant lancée.
Mais avec tout le petit bordel qu'elle porte, elle a réussit à trouver deux ailes, et maintenant elle vole.

Ma tartine, pour ce soir, ça sera Ginette.

"Ginette, qui continue à tourner, allez Ginette! allez la belle!
Mais la mer elle s'invente pas.
Et nous on crève à rester là.

et

c'est tout."